BIOGRAPHIE
*1983, Tacoma, USA. Vit et travaille à Londres, UK

D’origine qatari-américaine, Sophia Al-Maria s’intéresse au concept de “futurisme du Golfe”, qui traite notamment de l’isolement des individus par la technologie et de l’islamisme réactionnaire, la surconsommation ou encore l’effacement de l’histoire. Elle s’inspire de l’imagerie de l’eschatologie islamique, du post-humanisme et de la science-fiction.

THE LIMERENT OBJECT, 2016
A l’occasion de la Biennale de l’Image en Mouvement, Sophia Al-Maria présente The Limerent Object, une sorte d’échange cross-temporel épique entre le dernier des être humains sur la planète et ses ancêtres terrestres et extra-terrestres. Art pariétal, pornographie sur Internet, une reine extra-terrestre, un jeune garçon agonisant, une voix et le silence sont autant d’éléments qui se juxtaposent pour évoquer une histoire d’amour transcendant le “désert des millénaires” et mêlant genèse panspermique et extinction de l’Holocène. Issue de l’anxieté et des craintes pour l’avenir de l’artiste, The Limerent Object est un poème panégyrique à la planète terre et à ses habitants.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1972, Ravenne, IT. Vit et travaille à Milan, IT

Par son travail, Ancarani réinterprète les codes du film documentaire, en y intégrant une dimension monumentale. L’homme à l’œuvre, au cœur de ses projets, se voit métamorphosé par une construction visuelle et sonore rigoureuse.

THE CHALLENGE, 2016
Le film The Challenge, présenté dans le cadre de la BIM 2016, suit le voyage d’un artiste qui endosse le rôle d’anthropologue, en explorant les coutumes et activités des Qataris, habitants du golfe Persique. Ces derniers ont attiré l’attention du monde médiatique ces dernières années, notamment par leur rythme de vie atypique et l’exubérance de leurs fortunes : un monde techno-capitaliste, où les signes de richesse et de puissance (or, armes et autres voitures de sport) sont omniprésents. Le film révèle entre autres l’utilisation de faucons rares et onéreux, notamment lors de chasses rituelles.

[CINEMA SPOUTNIK, 10.11.2016, 21.30]

[CINEMA DYNAMO, CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, du mardi au dimanche, 11.00]

BIOGRAPHIE
*1948, Genève, CH. Vit et travaille à Genève, CH
*1960, Münchenbuchsee, CH. Vit et travaille à Berne, CH
(coproduit par le Théâtre de l’Usine TU)

L’un est artiste plasticien, l’autre est musicien et à eux deux, ils composent une myriade de souvenirs et un panorama de créations aussi importantes que familières aux amateurs d’art et de musique d’Helvétie et d’ailleurs.
Servant le thé à l’heure de Fluxus et organisant des festivals de happenings pour John M. Armleder ou gravitant d’école d’art à programmateur pour une radio féministe italienne pour Stephan Eicher, les jeunesses trépidantes de l’un et de l’autre ont su combler l’écart de leurs trajectoires pour les mener à lier une forte amitié.
De l’Event à l’Olympia, des Furniture sculptures à Carcassonne en passant par The Noise Boys et Grauzone, ces deux-là ont même été amenés à poser sur un glacier pour le (feu) magazine Swissair !
Alors même si « les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent », il reste parfois de quoi sourire devant son café du matin en pensant à la perspective de retrouver John M Armleder et Stephan Eicher collaborant pour la première fois à une performance commune coproduite par le TU pour la Biennale de l’Image Mouvement.

[TU — THÉÂTRE DE L’USINE, 12.11.2016, 22.00 & 13.11.2016, 17.00]

BIOGRAPHIE
*1985, Londres, UK. Vit et travaille entre Amsterdam, NL, Londres, UK et Lagos, NI

D’origine anglo-nigériane, Ashadu propose une approche expérimentale des processus cinématographiques, en employant notamment des outils artisanaux pour explorer les notions de perception de soi et de territoire.

RED GOLD, 2016
Karimah Ashadu réalise pour la Biennale de l’Image en Mouvement Red Gold, un court métrage expérimental traitant du contexte socio-économique du Nigeria. Jusqu’à son indépendance dans les années 60, ce pays figurait parmi les principaux producteurs et exportateurs mondiaux d’huile de palme. Suite à la découverte du pétrole, l’agriculture nigériane subit le désengagement public. Négligés par l’Etat, les paysans qui se transmettaient terres et compétences depuis des générations, luttent pour la survie de leur famille et de leur métier. En prenant pour protagonistes un groupe de courageux agriculteurs de l’État d’Ekiti à l’ouest du Nigéria, Ashadu propose avec Red Gold une réflexion sur les sentiments d’indépendance et de valeur.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1985, New York, US. Vit et travaille à New York, US

Les environnements immersifs proposés par Trisha Baga placent le spectateur dans une ludique concertation entre simulation et réel. Ses travaux complexes jouent sur différents niveaux d’expérience, imitant la façon dont notre paysage perceptif ondule entre numérique et physique.

MABUHAY, 2016
MABUHAY, le projet de Trisha Baga pour la Biennale de l’Image en Mouvement est un récit abstrait sous forme de road movie. A l’aide d’effets 3D, Baga crée un récit en strates, trouvant son sens dans l’association du public même : une approche où la conscience devient protagoniste. Pour l’artiste, MABUHAY retrace « l’histoire de ma famille, l’histoire des Philippines, différentes facettes de la colonisation vues au travers de la représentation et de l’appropriation, la convergence des vues du catholicisme et de la culture pop américaine, ce qui arrive à une montagne d’argile quand elle est frappée par un typhon et ce qui se passe quand une camionnette essaie de l’escalader”.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1983, Arras, FR. Vit et travaille à Paris, FR

Avec ses vidéos, ses installations et ses dessins, Bertille Bak interroge les notions d’identité, de communauté, de territoire et de mémoire, en portant l’Homme en étendard. Ses récits tentent de définir le présent d’un groupe dans une perspective constante de maintien du lien social.

USINE À DIVERTISSEMENT, 2016
Bertille Bak propose pour la Biennale de l’Image en Mouvement Usine à divertissement, un projet traitant de l’essor de l’industrie, à la fois florissante et menaçante, du tourisme de masse sur les populations traditionnelles locales. Avec une installation vidéo sous forme de triptyque, Bak met en regard trois communautés – de Thaïlande, du Maroc et de Camargue – soumis à l’exposition touristique ou sur le point de le devenir. A travers cette œuvre engagée, l’artiste tente une mise en spectacle idéale pour touristes en mal d’exotisme, tout en dénonçant en filigrane la mainmise capitaliste qui vient bafouer l’intégrité des peuples.

[MAMCO]

BIOGRAPHIE
*1986, Casablanca, MA. Vit et travaille à Paris, FR

Nourri d’une formation artistique et scientifique, Hicham Berrada associe dans son travail intuition et connaissance, science et poésie. Du laboratoire à l’atelier, de l’expérience chimique à la performance, l’artiste explore dans ses œuvres des protocoles scientifiques qui imitent au plus près différents processus naturels et/ou conditions climatiques.

BOOM – NATURAL PROCESS ACTIVATION #4, 2016
Hicham Berrada présente dans le cadre de la BIM 2016 le film Boom – Natural Process Activation #4, s’inscrivant dans une série ayant pour principe l’activation de processus naturels. Ici, l’explosion à la dynamite d’un mirage, déclenchée dans le désert marocain, provoque la formation d’un puit ; s’en suit une lente métamorphose des environs en véritable oasis. L’action de l’artiste se limite ici au déclenchement, celui-ci rejoint ensuite le spectateur et admire le lent déploiement du jardin dans le désert. Boom est un film en plusieurs épisodes, qui s’enrichit à chaque nouvelle monstration et présentant une nature en constante évolution.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1982, Nairobi, KE. Vit et travaille à Londres, UK

L’histoire – l’identité – de Phoebe Boswell est enracinée dans son statut d’expatriée et dans son parcours fortement ancré dans une exploration personnelle du la notion de domicile. Son travail combine dessins, animations, technologie numérique et installations complexes pour former un langage à travers lequel elle communique des récits mondiaux fragmentés, comme le sien.

MUTUMIA, 2016
Phoebe Boswell présente le projet Mutumia pour la Biennale de l’Image en Mouvement. En Kikuyu, la langue maternelle de l’artiste, mutumia est le mot utilisé pour désigner la femme. Un terme que l’on peut aussi traduire par « celle dont les lèvres sont scellées ». Boswell proposera une installation multimédia immersive où des séquences d’images, d’animations et de sons composent une ode aux femmes, qui, dans l’histoire africaine, ont utilisé leur corps comme arme de résistance lors de conflits où elles ne purent faire appel à leur voix. Le visiteur est ici à la fois actif et passif, observateur et observé, confronté à une armée de femmes projetées et invité à leur prêter une voix.

[MAMCO]

BIOGRAPHIE
Travaillant en duo depuis 2007, Pauline Boudry et Renate Lorenz proposent des installations cinématographiques revisitant des documents du passé, photos, partitions ou films en général, puisant dans l’histoire des moments queer effacés ou illisibles. Ces travaux présentent des corps qui sont en mesure de traverser et de tisser des liens entre les époques, laissant présager ainsi la possibilité d’un futur queer.

I WANT, 2016 et SILENT, 2016
(coproduit par le Théâtre de l’Usine TU)
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Boudry et Lorenz proposeront un nouveau film, Silent, dans une installation présentée en parallèle de leur performance au Théâtre de l’Usine TU. Le film s’ouvre sur la partition 4’33 » de John Cage, interprétée par la musicienne Aérea Negrot sur la Oranienplatz de Berlin, lieu même d’un camp de réfugiés protestataires entre 2012 et 2014. Silent s’intéresse à la fois à l’expérience agressive d’être mis sous silence, et au silence comme acte de résistance, performatif et puissant, tel qu’il a été adopté par de nombreux mouvements de désobéissance à travers le monde. Cherchant à investiguer les liens entre ces deux moments, Silent suggère une performance qui permet du désir sans effacer des traces de vulnérabilité ou de violence.

[TU — THÉÂTRE DE L’USINE, 11.11.2016, 20.00]

[MAMCO]

BIOGRAPHIE
*1975, Norfolk, US. Vit et travaille à Los Angeles, US

Les œuvres audiovisuelles de Bress ont été décrites comme ingénieuses, humoristiques et dotées d’une complexité déconcertante. Elles utilisent l’art du portrait de manière créative, à l’aide d’écrans plats, rappelant des œuvres photographiques conventionnelles ou des peintures. Elles représentent des personnages que l’utilisation de masques et autres costumes rend abstraits.

MAN WITH CIGARETTE, 2016
Brian Bress propose lors de la Biennale de l’Image en Mouvement Man with Cigarette, une installation sous la forme d’un mur vidéo composé de quatre écrans, représentant en trois dimensions la reproduction d’un dessin au stylo et à l’encre d’un homme en complet fumant une cigarette que l’artiste a trouvé. Le style de ce dessin regorge de détails gênants tels que des perspectives erronées ou des formes impossibles. Comme dans ses précédents travaux, Bress s’appuie sur des sources bidimensionnelles, telles que le Dazzle Camouflage de Sol Lewitt ou ses propres collages et s’adonne à l’impossible tâche de restituer en trois dimensions ce qui ne peut exister qu’en deux dimensions, puis de lui rendre sa dimensionnalité à l’aide de l’écran.

[MAMCO]

BIOGRAPHIE
*USA. Vit et travaille à New York et Los Angeles, US
*1982, Massachusetts, US. Vit et travaille à New York et Los Angeles, US

La perfomeuse boychild et Wu Tsang collaborent sur des projets de films et de performances et explorent différentes formes de narration à l’aide des langages de l’art visuel, du cinéma, du genre et du corps.

YOU SAD LEGEND, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, boychild et Wu Tsang présenteront un nouveau volet de leur projet de performances collaboratives, produites avec le violoncelliste expérimental Patrick Belaga. Ce projet cherche à explorer différents types de narration à l’aide d’une structure improvisée de voix, mouvements et partitions musicales. Cette nouvelle pièce, intitulée You Sad Legend, accompagne Duilian, le projet cinématographique de Tsang (présenté au Centre durant la BIM) autour de la poète révolutionnaire chinoise Qiu Jin (秋瑾, 1875-1907) et son amie intime, la calligraphe Wu Zhiying (吳芝瑛, 1868-1934).

[LE ZOO, USINE, 11.11.2016, 23.00]

BIOGRAPHIE
*1970, Götheborg, SE. Vit et travaille entre Stockholm, SE et Addis Abeba, ET

Cherinet travaille principalement à la réalisation d’installations vidéo caractérisées par un mode de narration qui utilise l’improvisation filmique pour sonder notre perception de notions abstraites. Son travail abonde de références aux villes où elle habite et aux gens qu’elle rencontre, en se focalisant souvent sur le corps humain, sa vie affective, son existence sociale et ses fonctions politiques.

AXIS, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Loulou Cherinet propose Axis, un projet filmique lié à la sensation que le temps, la direction du temps, a changé en raison de l’étendue et de la complexité croissantes des technologies d’enregistrement et des infrastructures digitales. Ce film est un montage spatial construit dans la pièce même où il est installé et puise dans des archives vidéo documentaires enrichies constamment par Cherinet, diverses séquences libres de droit et la collection de portraits du Musée d’Art et d’Histoire de Genève. La composition in situ de Axis prend comme point de départ le présent, en tant que catégorie primordiale de l’expérience humaine et explore les traditions les plus diverses: la mise en abyme, les selfies et les photos d’otages en guise de « preuves de vie ».

BIOGRAPHIE
*1974, Pescara, IT. Vit et travaille à Milan, IT
*1972, Milan, IT. Vit et travaille à Milan, IT

Travaillant en duo, D’Anolfi et Parenti dépeignent dans leurs films la transformation de la société et les changements culturels d’aujourd’hui. Ensemble, ils ont créé Montmorency Films, leur propre société de production de films.

L’INFINITA FABBRICA DEL DUOMO, 2016
Massimo D’Anolfi et Martina Parenti présentent lors de la Biennale de l’Image en Mouvement L’Infinita Fabbrica del Duomo, un documentaire poétique prenant l’activité permanente de conservation et restauration du Dôme de Milan comme motif pour explorer les notions d’infini et de vertige du temps. Ce film est l’un des chapitres de leur dernière production Spira Mirabilis, qui traite de l’immortalité dans les domaines des sciences, de l’art, de la foi et des sentiments. Telle une symphonie visuelle, l’œuvre retrace quatre « histoires de l’immortalité » : les méduses immortelles du Japon, des créateurs d’instruments de musique de Berne, les expériences intimes des populations indiennes d’Amérique et l’éternelle restauration du Dôme de Milan.

Spira Mirabilis sera présenté à l’occasion du finissage de la Biennale de l’Image en Mouvement, fin janvier 2017, en exclusivité avant sa sortie en salles.

 

L’Infinita Fabbrica del Duomo 

[CINÉMA SPOUTNIK, 12.11, 18h]

[CINEMA DYNAMO, du mardi au dimanche, 14.00]

 

BIOGRAPHIE
*1992. Vit et travaille entre Londres, UK et Los Angeles, USA

Travaillant de manière particulièrement impulsive, le musicien et réalisateur Alessio Di Zio se plonge dans des environnements propices à la création de films intimistes. Initialement tournés pour un usage personnel, ses productions ont gagné les faveurs des critiques pour leur approche artistique et le traitement particulier des images qui les composent.

GENESEE, 2016 / SIOUX RAPIDS, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Alessio Di Zio présente Genesee et Sioux Rapids, deux courts-métrages fantastiques improvisés, tournés dans des environnements artificiels, et mettant en scène des instants d’une magie déroutante, des fictions, des images iconiques ainsi que des esquisses de ses propres fantasmes et rêves.

(Ce film a été post-produit dans les ateliers du Département Cinéma du réel de la HEAD – Genève)

[CINÉMA SPOUTNIK, 12.11, 16.00]

Sioux Rapids

[CINEMA DYNAMO, CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, du mardi au dimanche, 12.58]

Genesee

[MAMCO]

BIOGRAPHIE
*1976, Askim, NO. Vit et travaille à Oslo, NO

Bodil Furu réalise des films documentaires où les questions d’humanisme se confrontent aux enjeux actuels de la globalisation et la médiation de la réalité. Son langage visuel reprend souvent des paysages qui ne sont ni neutres, ni intacts, mais façonnés par des conflits sociaux et territoriaux.

MANGEURS DE CUIVRE, 2016
Bodil Furu présente lors de la Biennale de l’Image en Mouvement Mangeurs de cuivre, un film décrivant la complexité du monde industriel minier en République Démocratique du Congo. Le film suit un chef local, un homme d’affaires ou encore un travailleur du développement et présente diverses positions et motivations relatives à l’influence de l’exploitation du cuivre sur les villages et, de manière plus large, sur le pays tout entier. En témoin silencieux, le paysage est présenté avec d’immenses aménagements. Le film dresse un portrait analytique de l’ordre du monde néocolonial, sur le mode de la controverse, tout en laissant la fin ouverte.

[CINÉMA SPOUTNIK, 11.11, 17.00]

[CINEMA DYNAMO, du mardi au dimanche, 15.53]

BIOGRAPHIE
*1989, Lisbonne, PT. Vit et travaille entre Lausanne, CH et Paris, FR

Actrice et réalisatrice, Hasse explore dans ses films la dualité de son statut et met en scène l’intime à travers la vie de ses protagonistes. Elle s’inspire, entre autre, de sa propre histoire, du rapport de l’homme à la nature, des sensations et de l’émotion qu’elle provoque.

SOLTAR, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Jenna Hasse réalise Soltar, une fiction autour de Margaux (incarnée par l’artiste) et Bruno, et leur périple en direction du Portugal. Une tension croissante se fait sentir tout au long du film, causée par l’instabilité de Bruno qui souffre de paranoïa. L’artiste place ses protagonistes au cœur d’une dualité, deux mondes impossibles à concilier pour Bruno. L’environnement dans lequel le couple se trouve tient un rôle important, en matérialisant et amplifiant cette dualité : la vie en société, symbolisée ici par la foule et les danses frénétiques de festivaliers, et la vie naturelle figurée par la beauté et l’immensité des plages et de l’océan.

[CINÉMA SPOUTNIK, 10.11, 20.30]

[CINEMA DYNAMO, du mardi au dimanche, 13.13]

BIOGRAPHIE
*1976, Paris, FR. Vit et travaille à Paris, FR

Emilie Jouvet est une réalisatrice explorant depuis 15 ans les mouvements queer, féministes et post-porn pour ses portraits intimistes et mises en scène subversives. Ses films et vidéos questionnent et détournent les normes sociales pesant sur les discours et les représentations du désir.

ARIA, 2016
(coproduit par Everybody’s Perfect)
Emilie Jouvet présente dans le cadre de la Biennale de l’Image en Mouvement un film intitulé Aria abordant la question de la parentalité queer et de la construction identitaire et familiale qui en découle. Avec des portraits croisés, des visages penchés sur son ventre de femme enceinte, la réalisatrice dessine autant d’histoires et de réflexions autour de la maternité, de la parentalité, du désir ou non d’enfant, de la filiation, ou encore de l’enfance. Le film, tourné intégralement au smartphone, propose un voyage intime, des paroles sensibles, drôles ou émouvantes, tel un “album de famille” contemporain.

[CINÉMA SPOUTNIK, 11.11, 18.30]

[CINEMA DYNAMO, du mardi au dimanche, 13.37]

BIOGRAPHIE
*1979, Athènes, GR. Vit et travaille à Paris, FR

Le cinéma, la photographie, l’écriture et l’installation vidéo sont au cœur de la pratique d’Evangelia Kranioti. Son approche implique l’immersion dans différents contextes sociaux et aboutit à la création d’œuvres documentaires et de fiction. Ses recherches créatives et anthropologiques abordent les thèmes de l’exil, des origines, de l’itinérance et du désir.

SAMBA NO ESCURO, 2016
Samba no escuro, le film proposé par Evangelia Kranioti pour la Biennale de l’Image en Mouvement, est un conte sur l’illusion et la métamorphose. Tourné à Rio de Janeiro (Brésil) peu avant les Jeux Olympiques, cette fiction documentaire explore l’hédonisme de la cidade maravilhosa dans ses rituels urbains et ses questionnements liés au sexe. De la bacchanale du Sambodrome au carnaval des favelas, à travers spiritisme et transsexualité, deux créatures — un clown errant et la reine des travestis cariocas — racontent l’histoire de leurs corps en perpétuelle transformation.

(Ce film a été post-produit dans les ateliers du Département Cinéma du réel de la HEAD – Genève)

[CINÉMA SPOUTNIK, 12.11, 17.00]

[CINEMA DYNAMO, CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, du mardi au dimanche, 12.08]

BIOGRAPHIE
*1987, Lisbonne, PT. Vit et travaille à Lisbonne, PT

Occupant un fertile no man’s land, Lamas cherche, par son travail, à anéantir les frontières apparentes entre documentaire et fiction, avec un intérêt pour la relation intrinsèque entre narration, mémoire et histoire, tout en utilisant l’image en mouvement pour explorer le traumatisme refoulé, apparemment irreprésentable, ou historiquement invisible, des horreurs de la violence coloniale aux paysages du capitalisme mondial.

THE BURIAL OF THE DEAD, 2016
Il est inutile de concevoir ou de mettre en scène un paysage apocalyptique, la terre que nous habitons est déjà en crise et l’apocalypse c’est maintenant. Tentant de redéfinir la tradition du film ethnographique, Lamas propose dans The Burial of the Dead une installation vidéo tournée aux abords d’une mine d’or à une altitude de 5’200 mètres dans la ville péruvienne de La Rinconada. Ce film dépeint un monde dystopique qui ne semble guère possible au 21ème siècle. L’installation en triptyque cinématographique souligne le caractère extrême de cette situation et l’ampleur de sa misère sans avoir à convoquer des images graphiques – créant ainsi un paysage dantesque d’une beauté envoûtante et rappelant les œuvres d’Escher.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1982, Massachusetts, US. Vit et travaille à New York et Los Angeles, US

Les films, installations, performances et sculptures de Wu Tsang oscillent entre documentaire, activisme et fiction. Ses œuvres articulent l’émotion autour des concepts de voix et de traduction en lien avec la notion de différence. Ses projets ont été présentés dans des musées et festivals de cinéma à travers le monde.

DUILIAN, 2016

Pour la Biennale de l’Image Mouvement, Wu Tsang présentera Duilian, un court-métrage expérimental prenant le yěshǐ (野史) – une forme non reconnue de littérature orale – comme trame narrative. Bien que le film se déroule dans le présent, il explore la relation intime entre la poète révolutionnaire chinoise Qiu Jin (秋瑾, 1875-1907) et la calligraphe Wu Zhiying (吳芝瑛, 1868-1934). Exécutée pour trahison au cours de la dynastie des Qing, Qiu Jin sera ensuite honorée comme martyre nationaliste, héroïne du communisme et icône féministe. Avec Duilian, Tsang mêle réalisme magique, documentaire et les caractéristiques des films de kung-fu pour questionner la construction historique, par une relecture « entre les lignes » des récits officiels.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1974, Belo Horizonte, BR. Vivent et travaillent à Belo Horizonte, BR

L’artiste Cinthia Marcelle et le critique et cinéaste Tiago Mata Machado travaillent en duo depuis 2008. La même année, en collaboration avec le conservateur et le cinéaste João Dumans, producteur s’intéressant à la création et à l’étude du cinéma et de l’art, ils fondèrent à Belo Horizonte, au Brésil, Katásia Filmes.

COMMUNITY, 2016
Le duo de réalisateurs, Cinthia Marcelle et Tiago Mata Machado, crée pour la Biennale de l’Image en Mouvement un film expérimental traitant de l’ordre et du chaos, de la maîtrise et de la dispersion, de l’individuel et du collectif, ou encore de la soumission et de la rébellion, ici et là-bas. Reprenant ce jeu d’oppositions, le projet se compose de deux vidéos : le film et l’esquisse, la défiguration et l’abstraction. La vidéo consiste en de multiples prises de deux situations : une concentration de personnes/des griffonages sur une ligne et la dissipation de ces gens/griffonages de la tourmente. Ces séquences d’ordre et de chaos s’alterneront avec des écrans noirs au son d’un tambour battant, accentuant ainsi le degré d’agitation.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1977, Leskovac, RS. Vit et travaille à Belgrade, RS

Journaliste de profession, Boris Mitić tente de proposer des films répondant aux thèmes les plus ennuyeux ou les plus irréalisables cinématographiquement parlant. Il joue aux échecs en blitz, écrit des articles satiriques, crée des films et des conférences populistes novateurs et destinés à l’élite dans des contextes académiques entre autres, à travers le monde.

IL N’ETAIT UNE FOIS UN RIEN, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Boris Mitić présentera la parabole impressioniste Il n’était une fois un Rien. Dans cette parabole documentaire work in progress satirique, le Rien, dégoûté d’être incompris, fugue et s’adresse à nous pour la première et dernière fois. Les propos du Rien, distillés au travers de la bibliographie la plus éclectique utilisée à ce jour dans un documentaire, sont illustrés métaphoriquement par des images documentaires uniques, filmées par des douzaines de cinéastes du monde entier, réunis grâce à un brainstorming anonyme en ligne, présenté en parallèle du film.

(Ce film a été post-produit dans les ateliers du Département Cinéma du réel de la HEAD – Genève)

[CINEMA SPOUTNIK, 10.11, 18.00]

[CINEMA DYNAMO, du mardi au dimanche, 17.14]

BIOGRAPHIE
b. 1974, Durban, ZA. Lives and works in Durban, ZA

Rose est surtout connue pour ses performances, ses installations vidéo et ses photographies. Son travail répond aux limites du dogme et aux failles du discours culturel institutionnalisé, en lien à la politique de l’identité et critiquant les stéréotypes sexuels, raciaux ou de genre.

SHOOTING DOWN BABYLON (THE ART OF WAR), 2016
Shooting Down Babylon (The Art of War), le projet de Tracey Rose pour la Biennale de l’Image en Mouvement, s’intéresse à la cartographie du mouvement, aux codes de la gestuelle, aux rites et aux rituels. La pièce combine des séquences tournées par des caméras fixées sur et autour du corps de l’artiste alors qu’elle effectue une chorégraphie et sur des voix isolées provenant d’une cérémonie Ayahuasca, un rituel de purification des forêts amazoniennes. La structure externe de l’installation ressemble au temple de Baphomet ; alors qu’à l’intérieur, le visiteur se verra plongé dans une installation audiovisuelle prenant la forme d’une discothèque où le spectateur pourra vivre une expérience exorcisante.

Courtesy Centre d’Art Contemporain Genève et Dan Gunn, Berlin

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1983, Ascot, UK. Vit et travaille à Londres, UK

La pratique variée de Cally Spooner inclut essais, installations multimédia et événements « live » aux prises avec l’organisation et la dépossession de ce qui vit. La répétition théâtrale, ou la forme épisodique sont autant de formats qu’elle utilise, tant comme support que résultat de ses productions.
Son travail puise dans la théorie, la philosophie, l’actualité et les personnalités en tant que formes de connaissance et de collaboration à part entière, poussant celles-ci vers l’échec de façon à ce que de nouveaux modèles puissent être assemblés et testés.

DRAG DRAG SOLO, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Cally Spooner propose DRAG DRAG SOLO, une installation sonore sur une toile de fond d’images en mouvement muettes, issue d’On False Tears and Outsourcing, une étude en cours. Depuis juin 2015, ce projet prend la forme d’installations, de conférences, d’essais, d’ateliers, et de proses. Dans chacun des cas, ces itérations partent de sa définition spéculative de la sous-traitance : le fait de déléguer à un langage stérile notre expression et nos désirs ; ce langage est conçu par des organes institutionnels/industriels extérieurs à notre corps, afin qu’ils dirigent, contrôlent et érodent la vie. Pour la Biennale, Spooner élargit cette recherche avec une constellation de ramifications et de produits dérivés non-synchronisés.

[MAMCO]

BIOGRAPHIE
*1973, Boston, USA. Vit et travaille à Los Angeles, USA

Les rigoureux projets de recherche de Tribe font appel aux caractéristiques, au langage et au matériel de l’image en mouvement pour traiter différents sujets, des ailes des papillons aux voyages intergalactiques. Une part substantielle de son travail explore la conscience, la perception et le potentiel critique des technologies de représentation.

EXQUISITE CORPSE, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Kerry Tribe présente Exquisite Corpse, une installation présentant un film d’une durée de 51 minutes correspondant aux 51 miles du fleuve Los Angeles, depuis sa source dans la vallée de San Fernando au nord-est de la ville, à son embouchure dans l’océan Pacifique. Utilisant une carte détaillée comme script de son projet, la caméra de Tribe capture les divers paysages, quartiers, habitants et communautés des abords du fleuve à travers une série de rencontres méditatives, qui visent à dresser un portrait collectif des lieux et de la ville à un stade particulier de leur histoire.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]

BIOGRAPHIE
*1977, Rugby, UK. Vit et travaille à Lisbonne, PT

Dans son travail, Emily Wardill s’approprie différents modèles pour exprimer des idées et la façon dont les scénarios fixés deviennent représentatifs. Elle explore l’opacité de la communication afin de déconstruire la façon dont les matériaux ou leurs caractéristiques sont utilisées pour élucider les choses.

I GAVE MY LOVE TO A CHERRY THAT HAD NO STONE, 2016
Pour la Biennale de l’Image en Mouvement, Emily Wardill présentera le film I gave my love a cherry that had no stone. Inspirée par la représentation déroutante d’objets, semblant osciller entre différents états, proposée par Dorothea Tanning dans sa toile Some Roses and their Phantoms (1952), Wardill réalise un film qui échappe à toute définition. L’auditorium Gulbenkian à Lisbonne, son architecture, ses couleurs et son intemporalité sont les protagonistes des errances nocturnes d’un homme, suivi par une présence non-humaine. Par le soin et le traitement particulier que Wardill apporte à l’image numérique, elle crée une œuvre ambigüe, jouant sur les spectres du passé et leurs effets sur le présent, ainsi que sur les reliques de matières appelant à être touchées.

[CENTRE D’ART CONTEMPORAIN]